L'un des swings de golf les plus solides du circuit
Jimmy Walker démarre son dernier tour du AT&T Pebble Beach National Pro-Am avec une large avance qu'il parvient à garder sur les neufs premiers trous. La charge vient de derrière avec Dustin Johnson qui débute fort avec son chip rentré au 2 pour un eagle. Plus tard, au 16, un birdie supplémentaire lui permet de passer à 4 coups du leader Jimmy Walker.
Victor Dubuisson, de son côté, a d'abord passé le cut à la faveur d'une seconde journée très performante. Aux portes du top-10 à ce moment de son round de golf, il se crée une occasion de faire l'exploit avec un putt d'un mètre cinquante pour birdie sur par 5 du 6, qui est son 15ème trou de la journée. Lorsqu'il manque son puis pour signer un bogey sur son antépénultième trou de son premier AT&T Pebble Beach National Pro-Am, on se conforte en considérant les points qu'il va engranger pour tenter de gagner un statut de joueur permanant sur le PGA Tour. Il signe pour finir un par sur le 8, son 71ème trou du tournoi et sur le 9 pour un remarquable 69 de clôture tout de même.
A l'entame du retour, Jimmy Walker signe un second birdie essentiel au 11 pour garder de l'avance et gommer son bogey du trou précédent. Il joue encore un bogey sur le difficile par 3 du 12 sur lequel les golfeurs jouent en moyenne un fer 4.
Le match est relancé lorsque Jimmy Walker reste court sur une attaque de green relativement facile qui le laisse à 15 mètres du drapeau. Son premier putt véritablement trop puissant emmène sa balle loin derrière le trou et lui inflige un difficile putt de 3 mètres en descente. Lorsqu'il manque ce putt pour un nouveau bogey, il sait que sur un birdie de Dustin Johnson au 18 il n'y aurait plus que deux coups entre eux deux.
Cela fait quelques trous maintenant que Jimmy Walker ne joue plus avec l'esprit clair de celui qui prend sa chance. Mais il drive encore merveilleusement et c'est cela qui tient sa partie et qui va déterminer la suite du tournoi. Un driving de qualité sur le PGA Tour demande de ne manquer que 2 à 3 mises en jeu seulement par round. Sur le 14, il trouve parfaitement le fairway et son coup de club de golf hybride touche le green pour s'immobiliser sur l'arrière du green d'où le chip est facile.
Lui qui a déjà signé 3 bogeys en 4 trous est en passe d'infléchir le tournoi s'il ne veut pas se retrouver en danger face à la superbe remontée de Dustin Johnson ont le putt de 8 mètres pour un 2 au 17 porterait une immense pression psychologique sur les épaules de Jimmy Walker. Dustin Johnson signe un par sans frayeur et se dirige vers le tee du 18 pour une véritable opportunité de signer l'ultime birdie de sa journée.
Son drive surpuissant le place à moins de 180 mètres du drapeau d'où il touche le début de green. Les chances de birdie de là sont de 90% pour Dustin Johnson. Jimmy Walker, lui, réalise un chip qui manque d'engagement et reste court de 2 bons mètres alors que toutes les conditions étaient réunies pour qu'il réalise un toucher très propre. Les conditions climatiques de la semaine ont, en effet, conduit les organisateurs du tournoi à autoriser les golfeurs à placer sur les zones tondues ras.
Jimmy Walker manque alors d'un rien par manque de vitesse et lorsqu'il prend connaissance du score de Dustin Johnson, il sait qu'il est maintenant dans une position où il doit attaquer car il n'a plus rien à sécuriser. Toute son avance à fondue. On le sait, il n'est pas possible de fuir au golf. Les putts en descente sont terriblement sensibles aux marques laissées sur les greens par le champ de joueurs.
Sur le 18, le putt qu'il reste à Dustin Johnson mesure 40 cm, rectiligne et en parfaite montée. Il signe donc son birdie, rend sa carte au recording et va attendre au clubhouse de voir de quelle manière
Jimmy Walker aligne alors trois pars très solides et plante le drapeau du 17 à 8 mètres sur la gauche. S'il prend deux putts de là, il se présentera sur le 72ème tee de départ avec 2 coups d'avance. Les greens ont été coupé haut, il le sait. Ils sont marqué et très lents mais rien n'y fait, Jimmy Walker, emporté par ses automatismes de dosage reste court d'un mètre sur son premier putt.
Il n'est pas le seul à faire l'erreur dans ce dernier jour du AT&T Pebble Beach National Pro-Am mais les conséquences pour lui sont infiniment plus fâcheuses que pour le reste du champ. Lorsqu'il manque son second putt son avance s'est réduite au seul petit coup nécessaire pour s'imposer.
C'est dans cette situation qu'il aborde le 18. Jimmy Walker mise alors sur la sagesse stratégique et sa capacité à exécuter correctement chaque coup pour inscrire sur sa carte le par dont il a besoin pour remporter l'épreuve.
Il sort un fer 3 au départ qu'il tient très à droite dans le rough sur un lie qui lui permet tout de même d'avancer. Son coup de fer 7 légèrement punché, angle d'attaque oblige, le garde loin des dangers du côté gauche mais, cette fois dans la première tonte de rough depuis laquelle le dosage du coup est plus prévisible. Il lui reste alors à réaliser encore trois coups solides pour aller au bout. Son coup de wedge solidement contacté trouve le centre du green.
L'emplacement est stratégiquement indiscutable mais offre forcément un premier putt en descente qui n'est jamais facile à négocier sur des greens lents et marqué. Il faut absolument maîtriser le premier putt pour maintenir de fortes chances de succès. Lorsqu'il glisse sa balle à distance raisonnable du trou, toute l'énergie mobilisée dans son tournoi lui fait peut-être défaut au moment de rassembler ses forces pour l'ultime engagement qui changera sa carrière.
Jimmy Walker rentre son par, décroche son 3ème titre en ce début de saison qui ne compte pourtant que 8 tournois joués, et conforte sa position en tête de la FedEx Cup. Seul David Duval en son temps, ou Tiger Woods avait réalisé une telle performance dont seuls les numéros 1 mondiaux semblaient capables. Jimmy Walker rejoint le rang très fermé de ces joueurs d'exception.
Le rythme bien cadencé de Jimmy Walker optimise la synchronisation de ses muscles et devrait lui permettre de réaliser une saison très constante. A maintenant 34 ans, il abordera au Masters son 200ème tournoi sur le PGA Tour avec une autre stature.
Au goût de certains, de profile, la transition entre le backswing et le retour serait davantage à l'intérieur pour être parfaitement en plan. Au tout début du downswing, on devine un léger déplacement des mains, de quelques centimètres à peine, vers l'extérieur. Pour insister, le manche n'est pas tout à fait dans la ligne d'accélération au tout début du swing-retour. Il est un peu croisé, ou upright.
En conséquence, dans l'ensemble de la séquence retour, le plan du manche est plutôt upright et reste longtemps dans l'épaule droite. c'est la cas sur bien des vidéos de son swing de golf (on note au passage que la caméra est placée plus haute sur cette prise que ne le pratique les enseignants de golf). A mi-descente, on n'aurait pas tord de se demander si un shaft placé dans le biceps droit, à mi-chemin de l'épaule et du coude pour reprendre Jean-Pierre Tairraz, n'apporterait pas un plan plus neutre.
Un club de golf plus en profondeur place un shaft plus plat à mi-descente et crée, au moment de l'impact, davantage d'angle entre les bras et le manche. Les mains se retrouvent alors plus basse, le club plus plat, dans une position qui ressemble davantage à celle de l'adresse au lieu de produire un alignement des bras et du club. L'inclinaison du shaft à mi-descente et celle à l'impact se font echo. Pour évoluer vers une position du club plus moins upright à l'impact, il faut obligatoirement travailler sur le plan du downswing.
Il arrive qu'un plan upright au retour place des mains trop hautes à la frappe et décentre le contact de balle vers le talon. Si vous êtes un habitué des petites crises de sockets, cherchez de ce côté-là. Le pro aura alors 10 balles pour convaincre que son cours de golf peut supprimer les shanks de votre jeu, joli challenge. Pour revenir au swing de golf de Jimmy Walker, le déroulé de buste vers le finish montre qu'il a gardé le muscle très fluide dans la frappe. Il arrive que certains golfeurs se serrent dans la sortie et donnent une impression d'à-coup dans le follow-throught.
On note, pour finir, les superbes 67 de Graeme McDowell, qui lui permet d'intégrer le top-10 et de Jim Renner qui aligne 5 birdies sans tache au retour pour se hisser à la 3ème place ex aequo avec Jordan Spieth, un coup derrière Dustin Johnson. Sur le Circuit Européen, à Joburg, George Coetzee remporte son premier tournoi en s'imposant d'une courte avance. 14-02-09
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Notes
Voilà un swing de golf qui prend ses repères dans ce que doit être l'impact. À l'image de Graeme McDowell et d'un bon nombre de joueurs à face très fermée comme David Duval en son temps, l'enchaînement des séquences du retour de Jimmy Walker crée des décalages plus importants que ceux qu'on observe sur un swing de golf classique.
Le but consiste à créer davantage de lag dans la zone d'impact afin de maintenir la face square plus longtemps et d'éviter qu'elle ne se referme. Cette pratique est le fait de l'intuition du joueur et oriente un cours de golf sur la sensation du rythme et l'empilement de la zone de frappe plus que sur des positions statiques par lesquelles le joueur devrait passer pour réussir son swing.