Le Players Championship : un rendez-vous majeur

Les golfeurs du tour apprécient Le Players Championship à plus d’un titre. D’abord, il s’agit de la plus forte dotation de la saison, 1.8 millions de dollars, comme pour faire oublier que l’épreuve ne gagnera jamais sa place auprès des quatre tournois majeurs actuels. Pourtant, le PGA Championship a su, en son temps, se faire une place dans le triumvirat de l’époque de Bobby où le Grand Chelem se remportait en enlevant le British Open, l’US Open et Le Masters d'Augusta en début de saison.

La précision au drive de Martin Kaymer

Tous sont au rendez-vous du Players sur le TPC Saw Grass car ce tournoi permet de placer un événement majeur entre l’US Open et le Masters. C’est également à ce titre que Saw Grass est essentiel car le tournoi apporte un momentum à la saison golfique sur le PGA Tour.

Au soir du 3ème tour, les médias américains se tournent massivement vers Jordan Spieth dont la saison 2013 et le bon comportement au Masters augurent les meilleurs auspices pour dimanche. On peut apprécier le contraste avec l’attention apportée à Martin Kaymer et se régaler de l’anecdote de la veille ! Un agent avait refusé l’entrée sur le parcours à Jordan Spieth qui avait dû, pendant l’interruption de jeu, quitter le fairway. Il ne l’avait pas reconnu et n’en démordait pas : Ce jeune homme ne mettrait pas un pied sur le terrain.

Magnifique vue du 17 de Saw Grass

A l’aller, le mano a mano entre Kaymer et Spieth tourne progressivement en faveur de l’allemand. L’ancien numéro 1 mondial compte jusqu’à 4 coups d’avance lorsqu’il enquille son birdie au 11. Entre temps, Sergio Garcia lâche son drive à droite dans la pièce d’eau du 10.

Jim Furyk remonte fort et doit attendre la fin des intempéries et la reprise du jeu pour finir son putt d’un mètre sur le 18. Jusque-là, tout se passe pour Martin Kaymer qui maîtrise son driving. Comme bien souvent, les golfeurs en forme avec leur driver sont aux avant-postes. C’est au 15 que Martin Kaymer manque l’une de ses rares mises en jeu. Son petit fade habituel aurait sûrement bien fait l’affaire mais le trous demande autre chose. Son coup trop enroulé dans le rough de gauche relance le tournoi.

Le tee-shot de Kaymer le dernier jour du Players Championship

C’est en réalité son choix stratégique qui remet Jim Furyk dans la course. Si l’allemand choisit la sécurité, il tente le green en veillant à favoriser une balle courte à droite du green. Cet emplacement permet d’envisager un chip confortable pour un par éventuel et un bogey sans risque. Cependant, fort de son avance, Kaymer décide de jouer un coup gagnant à hauteur du drapeau.

L’arbre qui en barre le chemin demande un fort effet de draw. Sa balle en prend trop et termine sa course dans le rough dense sur la gauche du green avec quelques mètres à peine de green pour stopper le coup. Sa première approche en flop-shot reste courte dans le bunker et tout s’enchaîne.

L'architecture de Pete Dye sur le par 3 du 17

Lorsqu’il sort du green avec un double bogey, Martin Kaymer est dans le dur. Il redescend à -13. Jim Furyk a, lui, déjà rendu une carte magnifique et un score total de 12 sous le par. Il faut donc à l’allemand trois pars pour s’imposer.

Le par 5 du 16 est la meilleure chance de reprendre un coup avec un birdie. Les deux coups d’entame pour rejoindre l’avant-green sur la gauche sont très propres. Le succès n’est pas présent à la conclusion du trou et ce par demande un sans-faute à Kaymer sur les deux derniers trous où tant de Players se sont joués. On se souvent des deux balles dans l’eau successives de Sergio Garcia l’an passé sur le 17.

Coup de sand-wedge de Martin Kaymer

Deux choses à signaler sur ce trou. Le nombre de balles dans l’eau est en net recul cette année. La seconde chose, bien plus insidieuse pour Martin Kaymer : La pluie a grandement assoupli les greens qui prennent maintenant beaucoup de backspin. Quand habituellement la moitié des balles à l’eau le sont parce qu’elles n’accrochent pas le green et roule jusqu’à plonger, maintenant, le véritable risque se trouve court. Une gratte et s’en est fini. Quant au coup de sang qui fait flyer totalement le green au rebond, cela ne risque que peu d’arriver lorsque le vent est tombé.

Ce coup de seulement 120 mètres vers le plus célèbre green en île de la planète est le premier challenge de Kaymer. Une fois le 16 passé, il faut se remettre au boulot. Chaque coup sera, à partir de maintenant, chargé d’émotion pour Martin Kaymer tandis que Jim Furyk regarde tout cela depuis le club house.

Le green en île du 17ème trou sur le TPC Saw Grass

Une chose est sûre, la nuit tombe, les organisateurs ont déjà allumé les projecteurs, et, si play-off il y a, il se jouera le lendemain.

Le coup de gap-wedge de Martin Kaymer est solidement frappé. Partie en plein cœur du green, la balle semble donner pleine satisfaction. Mais le green plus soft ajouté à la frappe de pleine vitesse imprime un tel effet rétro à la balle de Kaymer que celle-ci recule de 12 mètres et manque de revenir dans l’eau. La balle s’arrête in extremis sur l’avant-green. Quelle frayeur ! On a déjà vu Tiger Woods, sur le 17 de Valderama mettre deux balles de suite dans l’eau par le fait d’une trop grande quantité de spin.

L'attaque de green du 18 à la nuit tombée

Pour le coup, ça passe, et Martin Kaymer doit maintenant affronter un putt de 20 mètres qui monte sur sa première moitié avant de plonger, quasiment de son propre poids, vers le trou sur la seconde moitié de la trajectoire. Si la balle franchit la cassure trop rapidement, elle peut facilement ressortir du green et s’immobiliser dans le collier de rough ou partir à l’eau, tout bonnement.

Ce sont les pourcentages qui travaillent l’esprit du joueur de golf. Pour ne pas risquer le pire, Kaymer joue un peu trop fin et bloque sa balle à mi-chemin. De là, les deux putts ne sont pas donnés car les 10 mètres qu’il lui reste à couvrir sont terriblement difficiles à doser.

Le putt de la victoire

A ce moment de la partie, Furyk comme Kaymer peuvent l’emporter. Après tout, un bogey de Martin Kaymer sur le 17 ne l’empêche pas de se refaire avec un birdie au 18. La situation est à nouveau retournée lorsque Kaymer rentre cet improbable second putt pour sauver son par. L’allemand conserve donc son coup d’avance lorsqu’il regagne les tee-box du 72ème trou.

Même s’il a été très performant avec ses mises en jeu cette semaine, Kaymer doit néanmoins aborder son dernier coup de départ en draw, du moins le pense-t-il. Martin Kaymer choisit de frapper ce fairway en draw alors que son sens de jeu le plus précis est le fade. Bois 3 en main il réussit parfaitement le coup et le par lui tend les bras.

Avec son caddie, Kaymer partage sa joie de renouer avec la victoire

Le soleil a depuis bien longtemps quitté l’horizon et on n’y voit plus grand-chose. Avec son caddie, Kaymer discute le coup et se sent plus à l’air en acceptant un coup un peu court de la cible qui lui permette de jouer un club plus ouvert. Le coup de fer 7 reste 8 mètres court du green. Il y a donc autant d’avant-green que de green pour travailler le coup. Réaliser un up-and-down est obligatoire pour s’imposer directement. Il fait quasiment noir et on n’y voit que par la lumière des projecteurs.

Jordan Spieth et Kaymer se serrant la main

Pas question de tenter le diable quand les yeux n’y sont plus. Kaymer fait le choix d’un coup facile à contacter et prend tout simplement… le putter. La roule est excellent et la balle s’immobilise à 90 cm du trou. Lorsque Kaymer rentre son putt pour le par, c’est une rude bataille qu’il a mené. Sa victoire n’a tenu qu’à un fil. 14-05-11

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Notes


Bernardt Langer qui s’est classé deux fois second de cette épreuve doit être content que son disciple mène sa barque jusqu’au bout.

Quant à Jordan Spieth, qui a égalé le record de Greg Norman de couvrir 3 tours sans un bogey, il ne sera pas, lui non plus, parvenu à en être exempt sur 72 trous.

Le calendrier des compétitions majeures envisage de placer désormais le PGA Championship en début de saison golfique et d'utiliser.

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