Un parcours plus difficile au Cadillac Championship
Comme Victor Dubuisson, Patrick Reed n’a que 23 ans. Sur le Blue Monster, il fait forte impression, lui qui entame sa troisième saison sur le PGA Tour, en comptant jusqu’à 6 coups d’avance à la mi-journée du dernier tour.
L’édition du Cadillac Championship se joue cette année sur un parcours du Doral rallongé et remodelé pour redonner au « Monstre » la légitimité de son nom. Pour la seconde levée des Championnats du monde, la compétition en stroke-play ne compte qu’une poignée de joueur sous le par au jour du cut. On se souvient du -25 et du -23 de Tiger sur ce parcours. Les choses ont bien changé cette année sur le Blue Monster avec seulement 4 golfeurs sous le par à mi tournoi.
Il faut dire que les conditions météorologiques venteuses et pluvieuses des premiers jours ont rendu le parcours longs et les trajectoires délicates à maîtriser. Dans cet environnement plus britannique qu’américain, Victor Dubuisson souffre lui aussi. Sa carte monte jusqu’à 9 au-dessus du par aux deux tiers de sa seconde journée. Le seul golfeur de France engagé dans l’épreuve termine avec détermination ce tour pour arracher sa qualification du week-end de justesse.
Ses double-bogeys du 13 et du 18 lui coûtent quelques points, mais c’est donc un nouveau cut franchi par Victor Dubuisson et des points qui continuent à s’additionner. Loin derrière la tête et vraiment fatigué, le joueur de la Côte d’azur doit récupérer physiquement d’ici l’échéance du Masters à Augusta début avril. Jamais un golfeur français n’a été aussi bien placé au classement mondial.
Quant à Tiger Woods, blessé, on s’en souvient, à l’issue du Honda Classic, il remonte fort le troisième jour avec le meilleur round du tournoi en 66 qui le place aux avant-postes pour la journée de dimanche. Malheureusement, les douleurs aux dos se font rapidement sentir et le handicapent sérieusement. Tiger rentre des putts de 3 mètres, comme au 15, pour sauver ses pars et limiter la casse sur le leaderbord.
Avec une mise en jeu noyée à gauche du fairway sur le dernier tee-shot, il écope d’un coup de pénalité et délivre un coup de fer 4 sublimes et plein axe. Les greens redevenus très fermes laissent la balle s’éloigner du drapeau. Le putt ne rentre pas et Tiger Woods doit signer un sixième et ultime bogey pour clore son Cadillac Championship.
Sont derrière Patrick Reed plusieurs golfeurs en forme comme Dustin Johnson, Jamie Donaldson, vainqueur il y a quelques semaines à Dubaï, et Bubba Watson qui rejoint la tête progressivement.
Dustin Johnson tient son grand jeu mais manque de nombreux putts pour sauver le par au début du retour. Il drive le bunker de green au 16 et signe un dernier birdie pour revenir à -2. Jamie Donaldson, lui, se rapproche de Patrick Reed notamment à la faveur d’un putting solide comme au 13 où il sauve le trou en enquillant 5 mètres.
Bubba Watson remonte jusqu’à 3 sous le par à l’attaque du 18. Il est alors à seulement 3 coups de Patrick Reed, 6 trous Derrière. Le gaucher partage sa partie avec Graeme McDowell qui réussit de solides putts comme au 16 et fait valoir une fois de plus ses qualités de finisseurs. Notons que le nord-irlandais a fait savoir qu’il souhaitait partager la partie de Victor Dubuisson pour les matchs en double de la Ryder Cup à venir.
Le joueur de golf des Alpes-Maritimes a accepté avec plaisir et l’a remercié de cette confiance qui lui est témoignée. C’est probablement un l’un des meilleurs compliments qu’on puisse faire de prendre les devants sans attendre la sélection de Miguel-Angel Jimenez, le capitaine de l’équipe européenne de Ryder Cup.
Patrick Reed négocie le par 5 du 12 en régulation et se laisse tout de même une solide douzaine de mètres pour faire deux putts. Sur le long par 3 du 13, la balle manque de draw et roule sur 20 mètres pour trouver le bunker au fond du green. Les greens très fermes rendent terriblement difficile à contrôler les longs coups et les balles jouées depuis le rough, en particulier sur le chipping. Excellent toute la semaine dans ce compartiment du jeu, Patrick Reed réalise un nouvel up-and-down depuis le sable pour conserver son score.
A ce moment, Bubba Watson joue son attaque du 18 d’un endroit très similaire à celui qui lui avait permis de prendre la seconde place face à Justin Rose il y a deux ans. La balle manque de fade et reste contre les gradins de droite. Il joue de là un approche lobée impeccable qui lui offre un dernier par, un solide 68 final et un score total de -3.
Lorsqu’au 14, Patrick Reed manque un putt pour le par de 70 cm, il retombe à 2 coups de Bubba Watson. Avec encore 4 trous à jouer, toutes les issues sont envisageables.
Sa mise en jeu du 15 reste à droite. Patrick Reed évite ainsi l’obstacle d’eau mais rejoint le bunker. Et la belle série continue pour lui depuis le sable. Avec une nouvelle sortie de bunker à 30 cm du trou, Patrick Reed signe un nouveau par et reste deux coups devant Bubba Watson.
Sur ses 5 derniers trous, Patrick Reed n’a touché qu’un seul green. Son score tient maintenant sur l’absence d’erreur significative et un petit jeu d’une grande solidité. Sa stratégie sur le 16 reste sage. Bien qu’il soit possible de se rapprocher du green, et pour certains de toucher, Patrick Reed réalise une mise en jeu qui le préserve de l’obstacle d’eau à gauche. Il trouve le bunker de fairway depuis lequel sa sortie, jouée clean, passe légèrement derrière le green.
C’est un nouveau green manqué pour Reed mais il négocie facilement ses deux putts et se dirige vers l’avant-dernier trou du Blue Monster. Jamie Donaldson qui a signé un nouveau birdie aborde le 18 à -4. Il est un coup seulement derrière Patrick Reed et demeure le seul joueur à pouvoir l’inquiéter.
Dustin Johnson noie sa balle sur le tee-shot du dernier trou et signe un double-bogey. Notre capitaine européen Miguel-Angel Jimenez qui partage sa partie fait encore un remarquable parcours et montre encore à quel point il mérite d’occuper son poste pour la Ryder Cup à venir. Son attaque de green est courageuse. 2 petits mètres plus à droite et le coup était splendide. Malheureusement, la balle de l’andalous glisse jusqu’à l’obstacle d’eau latéral. Il signe lui aussi un double-bogey.
Jamie Donaldson tente de jouer son attaque de green par la droite mais y laisse sa balle. Du rough, son approche est excellente et lui laisse trois mètres pour le par, rester à 1 coup de Patrick Reed et mettre sur le jeune américain la contrainte forte de devoir signer un par sur le très exigeant dernier trou du Doral.
Un trou derrière, Patrick Reed reste court du drapeau de 15 mètres et maîtrise une fois de plus le dosage de son premier putt pour rattraper la situation. Alors qu’il pose le pied sur le départ du dernier trou, Patrick Reed voit, à l’autre bout du fairway, que Jamie Donaldson a manqué son putt. La situation est alors très claire, ce qui lui permet de prendre une décision tactique sécuritaire. Patrick Reed joue un coup de fer pour sa mise en jeu du 18 et ne touche pas même le début du fairway.
Il a décidé de jouer le green en 3 coups de golf car il possède maintenant 2 coups d’avance sur Donaldson qui est redescendu avec Watson à -3. Il n’y aura donc que trois joueurs de golf sous le par cette année. Et les meilleures conditions climatiques du week-end n’auront rien changé aux scores des golfeurs. Ce sont donc bien les améliorations apportées au parcours sur sa longueur, sa configuration et la fermeté de ses greens qui sont responsables de ce niveau d’exigence. Il faut noter qu’il n’a pas été besoin de proposer des roughs d’US Open pour rendre le parcours plus challenging.
Le coup de recentrage de Reed est donc joué depuis un rough léger. Il propulse sa balle bien plus loin que prévu et, fort heureusement, parfaitement dans l’axe. Le coup de golf vient s’immobiliser dans le goulet d’étranglement entre le bunker de droite la pièce d’eau de gauche. Le coup, très osé au goût des commentateurs, permet néanmoins à Patrick Reed de se placer à seulement 70 mètres du drapeau.
De là, il lui reste 3 coups pour gagner le tournoi. Lorsque son approche au sans-wedge reste courte de 12 mètres, il s’expose à un trois putts et remet Bubba Watson et Jamie Donaldson dans le course pour un play-off. Reed gère une ultime fois la pression de manière remarquable, s’appuie derechef sur son excellent dosage au putting et place sa balle à 40 cm. Il rentre ce putt de la victoire sans sourciller et remporte après le Humana en début de saison et le Wyndham en 2013.
Son épouse qui attend, avec son victorieux époux, un heureux événement en mai prochain n’a pas porté le sac de son champion comme elle l’avait fait pour ses deux précédents succès sur le PGA Tour. C’est à son beau-frère qu’est revenu ce plaisir alors que Madame a profité d’une belle promenade dominicale derrière les cordes, probablement stressante néanmoins.
Au classement de la FedEx Cup, Patrick Reed prend la troisième place, derrière Dustin Johnson et le toujours premier Jimmie Walker qui devrait revenir en haut des classements prochainement. 14-03-09
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Notes
Avec les balles à cette époque, le tracé était extrêmement long. Les mises en jeu étaient tout aussi pénalisante de par les pièces d'eau qu'aujourd'hui, certes, mais ce sont les attaques de greens qui étaient terribles à négocier avec 3 à 5 clubs de golf en plus à jouer pour les atteindre.
Aujourd'hui, le parcours est rentré dans les standards modernes et les scores sont nettement sous le par lorsque le vent n'est pas de la partie. Le Monstre Bleu a perdu de son aura auprès des golfeurs professionnels au point que les organisateurs entreprennent aujourd'hui des modifications destinées à durcir les conditions de jeu.